Hello ^^
Que voilà un titre bien long et bien racoleur.
Le 1er aout, je « fêtais »
mes 5 ans de domicile. 5 ans que je travaille dans ma boite avec la motivation
au top ! En vrai, j’ai été embauchée pour mon 1er job le 15
juin 2010 mais ça fera l’objet d’un article dans trois ans (si ce blog existe
encore ;p )
J’ai toujours autant la patate de
faire ce travail et je suis toujours aussi épanouie dans ce que je fais. La
lassitude, je ne connais pas !
Pour ce faire, je souhaite poster
cet article (dont j’en ai aussi envie depuis un bout de temps) et de te parler
de 5 astuces, points, trucs, machins chouettes (barrer la mention inutile) qu’il
est à mes yeux important de savoir avant de te lancer dans le domicile. Et quoi de mieux que cette jolie date anniversaire ?
1) Domicile rime avec « Débrouille »
Et c’est parfaitement le cas !
Exit les machines et autres lèves personnes higt tec que tu rencontres en
institution. Exit également les bras en plus et l’aide que pourrais te fournir
un(e) collègue… Tu es généralement seul(e) avec la personne. A toi de te
dépatouiller au mieux. Si tu vas pour la
1ere fois chez quelqu’un, c’est toi qui essuie les plâtres. C’est aussi à toi
de te renseigner auprès des collègues pour avoir plus d’information. C’est
aussi toi qui récupère les erreurs d’horaire, les mésententes et le reste.
A toi également de trouver ton
organisation pour faire tout ce qui est demandé. Parfois tu as largement le
temps et parfois tu dois tout calculer à la nanoseconde. Le bonne vieille technique de la personne qui viens pour la 1ere fois? Ouvrir tous les placards pour trouver ce qu'il te faut!
Bref, tu apprends vite à te
démerder seul(e) et c’est là que j’ai personnellement fait connaissance avec
des ressources que je ne pensais pas avoir. (Genre, je suis organisée… et je
suis même un poil psychorigide à ce niveau-là, niveau travail)
2) Apprivoiser les familles
En institutions, les familles,
ils viennent « juste » rendre visite. A domicile, ce sont souvent eux
les aidants au premier plan (mari, enfants…)
sans oublier que certaines personnes vivent chez leurs enfants. Cela
crée parfois de tensions (des comparaisons entre la manière de travailler des
différentes aides soignant) car la personne ne souhaite que le bien de son
partent (et c’est parfaitement sain) mais ne comprend pas toujours les
inquiétudes ou les observations des intervenants de soins. Par exemple, une
fille de patiente ne comprenait pas pourquoi je m’évertuais à noter ce que la
dame mangeait et s’il y avait des selles lors du change. Et je continue à
répéter régulièrement que a) c’est pour que la dame ne mange pas du jambon tous
les soirs b) éviter les occlusions intestinales. Donc non je n’écrivais pas
tout ça en vain ni pour le plaisir d’user de l’encre.
Certaines familles voient parfois
l’intervenant de soin comme « un voleur » qui est là pour lui prendre
l’amour de son parent. Sauf que non… nous on est juste là pour aider, pas pour
voler quoi que ce soit.
L’autre schéma classique, c’est d’arriver
dans des familles où les intervenants sont épuisés voir en plein burn out. Et
je trouve qu’on ne parle pas assez du burn out de l’aidant proche qui doit gérer
son travail, sa vie de famille et son (ses) parent(s) malade(s)… Bref, ce sont
des gens parfois dépassés, déboussolés… on se retrouve alors à devoir prendre
en charge le patient ET sa famille. Généralement, avec du repos et du
recul pour la famille et de la patience, de l’écoute et de l’empathie pour l’intervenant,
tout ce résorbe petit à petit. Mais parfois, les familles lâchent tout et
ce sont les intervenants de soins qui doivent tout gérer.
Bref, je disais quoi sur la
débrouille ? Généralement, si tu arrives à communiquer correctement avec
la famille, tout va bien.
3) les imprévus
Le domicile ou le royaume de l’imprévu.
Généralement, la plupart des patients sont conscients que tu dois gérer pas mal
d’imprévus et donc, parfois accumuler des petits retards ; En cas de gros retard
je préviens toujours : je suis loin d’être Wonderwoman, tout de même.
Les imprévus peuvent être
multiple et nombreux : patient malade, chute avant ton arrivée, plus de
tâches que tu n’as le temps d’en faire, visite d’un membre de la famille à l’improviste
(c’est bien… sauf quand la personne
refuse même de manger, et que tu dois encore la mettre au lit… et que tu n’as
pas fini après elle), chaise percée à la dernière seconde, rien de prêt (tartines,
repas, vaisselle non faites…) Bref, mes tournées sont les mêmes mais tournent
rarement sans fausses notes ! Tu n’as donc pas le temps de t’ennuyer ! Mais à moi de rester calme et sereine et de savoir gérer tout ça (et tu as le droit de pester intérieurement parfois ;) )
4) une bonne gestion du stress et de
la fatigue
Même si le domicile est souvent
plus relax et cool que l’institution (les x heures que tu passes avec quelqu’un,
ce sont de « vraies » heures par rapport aux institutions ou au
final on passe peu de temps avec les patients) il y a quand même un stress lié
aux horaires à respecter (et aux gens qui oublient que tu t’occupes de
personnes et pas de sacs de plâtres !), aux kilomètres à parcourir, aux
imprévus à gérer et aux familles qui te prennent la tête … Il faut ajouter
à ça que mes horaires sont variables et les rappels qui peuvent tomber n’importe
quand.
Et puis dépendant des périodes de
l’année, parfois les gens te vampirisent ton énergie. C’est un concept un peu
étrange et j’ai remarqué que seules les personnes travaillant dans un boulot
comme moi croisent. Parfois, je fais 6 à 7 personnes sur une journée et je
rentre chez moi en partant de forme. Soit j’ai fait un, deux ou trois et je
rentre épuisée… Quand les gens ne vont pas bien, j’ai l’impression que tu « donnes »
plus pour les aider à se sentir mieux pendant ton passage et qu’une fois que tu
as fini, tu as tant donné que tu es fatigué. D’ailleurs c’est souvent une
fatigue mentale.
En ce moment j’ai une demande de
5 heures le vendredi, je commence à 17h et je fini à 22 h (et je profite pour
râler et un coup parce j’ai rarement un vendredi soir… parce que Carole n’a
pas d’enfants tient !) c’est
une personne qui a perdu la mémoire directe et pendant 5 heures elle te demande
qui vient (kiné et infi) quand ils viennent et pourquoi faire, ou sont ses
parents, quand ils rentrent , le nom de la ville où ils sont, le nom de la
ville où elle est et quand vient sa grand-mère (qui est morte mais comme elle
oublie…) et je te fais la version littéraire parce qu’elle a du mal à s’exprimer,
en gros ça donne : qui quand, parents, quand, où, où, mémé . J’ai droit aussi à « soif »
pour dire… qu’elle veut boire…
Cette ritournelle de questions
est renouvelée toutes les deux minutes. Je passe donc ma soirée à répéter comme
un perroquet. Tout le temps. Sans répit. Eh bien, je fini mes 5 heures en étant
lessivée. Qui aurait cru que « simplement » dire sans cesse les mêmes
choses serait si épuisant ? Pas moi. Et je ne fais rien d’autre. Elle a
mangé, l’infi vient la changer, le kiné la fait marcher un peu mais elle reste
au lit. Physiquement je ne fais rien à part avoir mal au dos en fin de soirée
car j’ai un tabouret dur comme tout pour m’asseoir… Mais je sors de là crevée !
5) les kilomètres et ses aléas.
Il faut aimer conduire. Vraiment.
Si tu déteste être sur les routes et par tous les temps, il faut passer ton
chemin. Je conduis sur tout, de la route nationale, à l’autoroute en passant
par les routes de campagne. Je suis même souvent sur ces routes-là. Sous la
pluie, le soleil, la neige, le verglas. J’ai même un budget « pneus »
pour le nombre de fois que je me prends des clous ou des cailloux (des gros)
qui percent mon pneu. Et c’est tellement connu que les routes wallonnes soient
impeccables. Oui, c’est ironique ! J’ai d’ailleurs un jeu de pneus hiver,
c’est mieux et c’est plus sure.
Tu as aussi droit cons qui savent
pas rouler ou les toujours pressés, les tracteurs et autres engins agricoles,
les bourrés, les camés, les fatigués…. Et puis, il faut savoir que j’ai droit à
10 minutes de trajet entre deux personnes. Déjà que les gens n’aiment pas qu’on
rabote leur prestation (« j’ai payé 30 minutes ou une heure mais vous en
rester 20 minutes ou 50 minutes) ce à quoi tu réponds que tu ne sais pas te
téléporter et que c’est écrit en toutes lettres dans le contrat qu’ils ont
signés (z’avez qu’à lire, flûte !) MAIS (oui il y en a un) j’ai parfois de
trajet de plus de 10 minutes, ça va entre 15 et 20 minutes. Soit tu décales ta
tournée et tu commences plus tôt pour être plus ou moins à l’heure chez tout le
monde, si le premier accepte de te voir débarquer plus tôt, soit tu expliques,
que tu fais comme tu peux. Généralement les gens font avec, après tout, ils
préfèrent une personne en retard que personne du tout ?
Alors si tu combines les kilomètres
pas toujours bien pensé et les menus retards… tu fini parfois vachement plus
tard que prévu !
Faut aimer rouler, c’est clair
mais si tu aimes d’amour ta voiture et passer du temps sur les routes…
C’est vrai je ne brosse pas un
tableau qui fait rêver, mais c’est aussi pour ça que j’aime le domicile :
tu es dans la routine mais pas trop, tu t’occupes souvent des mêmes personnes
(on bosse par secteur) mais pas toujours les mêmes jours ni au même moment
(parfois le matin, parfois le midi, parfois le soir…) tu dois apprendre à te
démerder et te faire confiance. Il faut s’adapter à chaque personne et à chaque
situation… Tu dois constamment te remettre en question. Mais surtout tu as un
VRAI contact avec les gens, contact que
je déplorais en maison de repos et ça, c’est vraiment un point fort. Ça peut
paraître bête de jouer aux cartes ou à des jeux de société avec quelqu’un, voir
même de simplement parler, mais c’est là que tu luttes contre l’isolement des
personnes âgées mais là aussi ou tu as tes plus beaux fou-rire, tes plus beaux
souvenirs.
Le domicile c’est mon dada et je
n’échangerai ça pour rien au monde, je déteste faire le même taf tous les jours
comme un robot et ce type de travail me convient parfaitement. Je dois être multitâche
et ça me plaît. J’espère y continuer encore longtemps et j’espère que d’ici 5
ans, j’aurai enfin mon CDI.
Et toi, tu travailles aussi avec
d’autres personnes ? Tu es ce qu’on nomme globalement un « prestataire
du domicile » ou un « professionnel de la santé ? »
Si tu as des questions précises n'hésite pas à me laisser un petit mot.
Belle semaine à toi ♥
Hein!
RépondreSupprimerJe pensais que tu étais en institution ? Je suis paumée ^^. Mais du coup, tu as vraiment le même job que ma mère qu'est infirmière à domicile. :O Elle est indépendante elle par contre, parce que elle préfère pouvoir traîner le temps qu'elle veut chez chaque patient et pas devoir respecter l’horaire imposé par l'agence...
Ho !
(Mais toi, tu es aide-soignante. J'ai bien suivi ça au moins ?)
++
Et bien pour te donner mon "titre" je suis "aide soignante à domicile à horaire variable" sauf que le terme vraiment exact c'est "garde malade "mais comme je fais un travail qui se rapproche de l'aide soignante, je dis ça, ça clarifier direct ^^
SupprimerPar contre on fait aussi un peu le travail d'une aide familliale (soit parce que les services d'
AF sont débordés, soit parce que certains patients n'ont confiance qu'au service du Maillon) puisqu'on prépare des repas, on va parfois faire les courses avec ou sans les gens... c'est trèèèèès variés et c'est ce qui me plait :p
Mais j'ai effectivement travaillé deux ans en institution, je ne regrette pas, ça m'a offert un bon bagage et de la bouteille mais je préfère le domicile, je passe vraiment du temps avec les gens.
Mais oui je suis bien AS, j'ai fais deux ans d'études quand mème ^^'
La mère de mon copain est infirmière libéral et c'est marrant parce que ce que tu écris là ressemble beaucoup à ce qu'elle nous raconte de son boulot.
RépondreSupprimerJe crois que les professions a domicile ont toutes plus ou moins les mêmes points clés ^^
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