jeudi 3 août 2017

5 points important si tu es séduis par le travail à domicile



Hello ^^

Que voilà un titre bien long et bien racoleur. 


Le 1er aout, je « fêtais » mes 5 ans de domicile. 5 ans que je travaille dans ma boite avec la motivation au top ! En vrai, j’ai été embauchée pour mon 1er job le 15 juin 2010 mais ça fera l’objet d’un article dans trois ans (si ce blog existe encore ;p )

J’ai toujours autant la patate de faire ce travail et je suis toujours aussi épanouie dans ce que je fais. La lassitude, je ne connais pas !

Pour ce faire, je souhaite poster cet article (dont j’en ai aussi envie depuis un bout de temps) et de te parler de 5 astuces, points, trucs, machins chouettes (barrer la mention inutile) qu’il est à mes yeux important de savoir avant de te lancer dans le domicile.  Et quoi de mieux que cette jolie date anniversaire ?

1) Domicile rime avec « Débrouille »



Et c’est parfaitement le cas ! Exit les machines et autres lèves personnes higt tec que tu rencontres en institution. Exit également les bras en plus et l’aide que pourrais te fournir un(e) collègue… Tu es généralement seul(e) avec la personne. A toi de te dépatouiller au mieux.  Si tu vas pour la 1ere fois chez quelqu’un, c’est toi qui essuie les plâtres. C’est aussi à toi de te renseigner auprès des collègues pour avoir plus d’information. C’est aussi toi qui récupère les erreurs d’horaire, les mésententes et le reste.

A toi également de trouver ton organisation pour faire tout ce qui est demandé. Parfois tu as largement le temps et parfois tu dois tout calculer à la nanoseconde. Le bonne vieille technique de la personne qui viens pour la 1ere fois? Ouvrir tous les placards pour trouver ce qu'il te faut!

Bref, tu apprends vite à te démerder seul(e) et c’est là que j’ai personnellement fait connaissance avec des ressources que je ne pensais pas avoir. (Genre, je suis organisée… et je suis même un poil psychorigide à ce niveau-là, niveau travail)

2) Apprivoiser les familles

En institutions, les familles, ils viennent « juste » rendre visite. A domicile, ce sont souvent eux les aidants au premier plan (mari, enfants…)  sans oublier que certaines personnes vivent chez leurs enfants. Cela crée parfois de tensions (des comparaisons entre la manière de travailler des différentes aides soignant) car la personne ne souhaite que le bien de son partent (et c’est parfaitement sain) mais ne comprend pas toujours les inquiétudes ou les observations des intervenants de soins. Par exemple, une fille de patiente ne comprenait pas pourquoi je m’évertuais à noter ce que la dame mangeait et s’il y avait des selles lors du change. Et je continue à répéter régulièrement que a) c’est pour que la dame ne mange pas du jambon tous les soirs b) éviter les occlusions intestinales. Donc non je n’écrivais pas tout ça en vain ni pour le plaisir d’user de l’encre.

Certaines familles voient parfois l’intervenant de soin comme « un voleur » qui est là pour lui prendre l’amour de son parent. Sauf que non… nous on est juste là pour aider, pas pour voler quoi que ce soit.

L’autre schéma classique, c’est d’arriver dans des familles où les intervenants sont épuisés voir en plein burn out. Et je trouve qu’on ne parle pas assez du burn out de l’aidant proche qui doit gérer son travail, sa vie de famille et son (ses) parent(s) malade(s)… Bref, ce sont des gens parfois dépassés, déboussolés… on se retrouve alors à devoir prendre en charge le patient ET sa famille. Généralement, avec du repos et du recul pour la famille et de la patience, de l’écoute et de l’empathie pour l’intervenant, tout ce résorbe petit à petit. Mais parfois, les familles lâchent tout et ce sont les intervenants de soins qui doivent tout gérer.

Bref, je disais quoi sur la débrouille ? Généralement, si tu arrives à communiquer correctement avec la famille, tout va bien.

3) les imprévus



Le domicile ou le royaume de l’imprévu. Généralement, la plupart des patients sont conscients que tu dois gérer pas mal d’imprévus et donc, parfois accumuler des petits retards ; En cas de gros retard je préviens toujours : je suis loin d’être Wonderwoman, tout de même.

Les imprévus peuvent être multiple et nombreux : patient malade, chute avant ton arrivée, plus de tâches que tu n’as le temps d’en faire, visite d’un membre de la famille à l’improviste (c’est bien…  sauf quand la personne refuse même de manger, et que tu dois encore la mettre au lit… et que tu n’as pas fini après elle), chaise percée à la dernière seconde, rien de prêt (tartines, repas, vaisselle non faites…) Bref, mes tournées sont les mêmes mais tournent rarement sans fausses notes ! Tu n’as donc pas le temps de t’ennuyer ! Mais à moi de rester calme et sereine et de savoir gérer tout ça (et tu as le droit de pester intérieurement parfois ;) )

4) une bonne gestion du stress et de la fatigue



Même si le domicile est souvent plus relax et cool que l’institution (les x heures que tu passes avec quelqu’un, ce sont de « vraies » heures par rapport aux institutions ou au final on passe peu de temps avec les patients) il y a quand même un stress lié aux horaires à respecter (et aux gens qui oublient que tu t’occupes de personnes et pas de sacs de plâtres !), aux kilomètres à parcourir, aux imprévus à gérer et aux familles qui te prennent la tête … Il faut ajouter à ça que mes horaires sont variables et les rappels qui peuvent tomber n’importe quand.  

Et puis dépendant des périodes de l’année, parfois les gens te vampirisent ton énergie. C’est un concept un peu étrange et j’ai remarqué que seules les personnes travaillant dans un boulot comme moi croisent. Parfois, je fais 6 à 7 personnes sur une journée et je rentre chez moi en partant de forme. Soit j’ai fait un, deux ou trois et je rentre épuisée… Quand les gens ne vont pas bien, j’ai l’impression que tu « donnes » plus pour les aider à se sentir mieux pendant ton passage et qu’une fois que tu as fini, tu as tant donné que tu es fatigué. D’ailleurs c’est souvent une fatigue mentale.

En ce moment j’ai une demande de 5 heures le vendredi, je commence à 17h et je fini à 22 h (et je profite pour râler et un coup parce j’ai rarement un vendredi soir… parce que Carole n’a pas d’enfants tient !)  c’est une personne qui a perdu la mémoire directe et pendant 5 heures elle te demande qui vient (kiné et infi) quand ils viennent et pourquoi faire, ou sont ses parents, quand ils rentrent , le nom de la ville où ils sont, le nom de la ville où elle est et quand vient sa grand-mère (qui est morte mais comme elle oublie…) et je te fais la version littéraire parce qu’elle a du mal à s’exprimer, en gros ça donne : qui quand, parents, quand,  où, où, mémé . J’ai droit aussi à « soif » pour dire… qu’elle veut boire…

Cette ritournelle de questions est renouvelée toutes les deux minutes. Je passe donc ma soirée à répéter comme un perroquet. Tout le temps. Sans répit. Eh bien, je fini mes 5 heures en étant lessivée. Qui aurait cru que « simplement » dire sans cesse les mêmes choses serait si épuisant ? Pas moi. Et je ne fais rien d’autre. Elle a mangé, l’infi vient la changer, le kiné la fait marcher un peu mais elle reste au lit. Physiquement je ne fais rien à part avoir mal au dos en fin de soirée car j’ai un tabouret dur comme tout pour m’asseoir… Mais je sors de là crevée !

5) les kilomètres et ses aléas.



Il faut aimer conduire. Vraiment. Si tu déteste être sur les routes et par tous les temps, il faut passer ton chemin. Je conduis sur tout, de la route nationale, à l’autoroute en passant par les routes de campagne. Je suis même souvent sur ces routes-là. Sous la pluie, le soleil, la neige, le verglas. J’ai même un budget « pneus » pour le nombre de fois que je me prends des clous ou des cailloux (des gros) qui percent mon pneu. Et c’est tellement connu que les routes wallonnes soient impeccables. Oui, c’est ironique ! J’ai d’ailleurs un jeu de pneus hiver, c’est mieux et c’est plus sure.

Tu as aussi droit cons qui savent pas rouler ou les toujours pressés, les tracteurs et autres engins agricoles, les bourrés, les camés, les fatigués…. Et puis, il faut savoir que j’ai droit à 10 minutes de trajet entre deux personnes. Déjà que les gens n’aiment pas qu’on rabote leur prestation (« j’ai payé 30 minutes ou une heure mais vous en rester 20 minutes ou 50 minutes) ce à quoi tu réponds que tu ne sais pas te téléporter et que c’est écrit en toutes lettres dans le contrat qu’ils ont signés (z’avez qu’à lire, flûte !) MAIS (oui il y en a un) j’ai parfois de trajet de plus de 10 minutes, ça va entre 15 et 20 minutes. Soit tu décales ta tournée et tu commences plus tôt pour être plus ou moins à l’heure chez tout le monde, si le premier accepte de te voir débarquer plus tôt, soit tu expliques, que tu fais comme tu peux. Généralement les gens font avec, après tout, ils préfèrent une personne en retard que personne du tout ?

Alors si tu combines les kilomètres pas toujours bien pensé et les menus retards… tu fini parfois vachement plus tard que prévu !

Faut aimer rouler, c’est clair mais si tu aimes d’amour ta voiture et passer du temps sur les routes…

C’est vrai je ne brosse pas un tableau qui fait rêver, mais c’est aussi pour ça que j’aime le domicile : tu es dans la routine mais pas trop, tu t’occupes souvent des mêmes personnes (on bosse par secteur) mais pas toujours les mêmes jours ni au même moment (parfois le matin, parfois le midi, parfois le soir…) tu dois apprendre à te démerder et te faire confiance. Il faut s’adapter à chaque personne et à chaque situation… Tu dois constamment te remettre en question. Mais surtout tu as un VRAI contact avec les gens,  contact que je déplorais en maison de repos et ça, c’est vraiment un point fort. Ça peut paraître bête de jouer aux cartes ou à des jeux de société avec quelqu’un, voir même de simplement parler, mais c’est là que tu luttes contre l’isolement des personnes âgées mais là aussi ou tu as tes plus beaux fou-rire, tes plus beaux souvenirs.

Le domicile c’est mon dada et je n’échangerai ça pour rien au monde, je déteste faire le même taf tous les jours comme un robot et ce type de travail me convient parfaitement. Je dois être multitâche et ça me plaît. J’espère y continuer encore longtemps et j’espère que d’ici 5 ans, j’aurai enfin mon CDI.

Et toi, tu travailles aussi avec d’autres personnes ? Tu es ce qu’on nomme globalement un « prestataire du domicile » ou un « professionnel de la santé ? » 

Si tu as des questions précises n'hésite pas à me laisser un petit mot.

Belle semaine à toi ♥

4 commentaires:

  1. Hein!
    Je pensais que tu étais en institution ? Je suis paumée ^^. Mais du coup, tu as vraiment le même job que ma mère qu'est infirmière à domicile. :O Elle est indépendante elle par contre, parce que elle préfère pouvoir traîner le temps qu'elle veut chez chaque patient et pas devoir respecter l’horaire imposé par l'agence...
    Ho !
    (Mais toi, tu es aide-soignante. J'ai bien suivi ça au moins ?)
    ++

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    1. Et bien pour te donner mon "titre" je suis "aide soignante à domicile à horaire variable" sauf que le terme vraiment exact c'est "garde malade "mais comme je fais un travail qui se rapproche de l'aide soignante, je dis ça, ça clarifier direct ^^
      Par contre on fait aussi un peu le travail d'une aide familliale (soit parce que les services d'
      AF sont débordés, soit parce que certains patients n'ont confiance qu'au service du Maillon) puisqu'on prépare des repas, on va parfois faire les courses avec ou sans les gens... c'est trèèèèès variés et c'est ce qui me plait :p

      Mais j'ai effectivement travaillé deux ans en institution, je ne regrette pas, ça m'a offert un bon bagage et de la bouteille mais je préfère le domicile, je passe vraiment du temps avec les gens.

      Mais oui je suis bien AS, j'ai fais deux ans d'études quand mème ^^'

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  2. La mère de mon copain est infirmière libéral et c'est marrant parce que ce que tu écris là ressemble beaucoup à ce qu'elle nous raconte de son boulot.

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    1. Je crois que les professions a domicile ont toutes plus ou moins les mêmes points clés ^^

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